Depuis toujours, Mercedes-Benz est le seul constructeur de voitures de prestige à fabriquer des utilitaires et des poids lourds... Mais il manquait à la gamme un pick-up. Un pick-up de prestige.

Les vendeurs de la marque sont formels : le Mercedes Classe X plait, mais les clients attendaient avec impatience un vrai moteur pour s'engager. Les modèles 4 cylindres (X220d et X250d) font le job, mais le 6 cylindres du X350d est quand même autrement plus X-citant. Ce moteur devrait représenter 40% des ventes.

Le X350d, c'est autre chose côté prestige, côté sonorité, mais aussi côté look puisque cette version dispose de quelques logos décoratifs sur sa carrosserie. Avec 258 chevaux, il s'agit aussi du pick-up le plus puissant à être régulièrement vendu chez nous à égalité avec son plus gros concurrent, le Volkswagen Amarok (on exclut ici les véhicules américains importés au compte-goutte).

Avec un couple de 56.1 mkg à seulement 1400 tr/min, le V6 24 soupapes a de quoi voir venir. Et contrairement aux modèles 4 cylindres qui s'associent à des boites Nissan, le 3 litres est accouplé à la boite 7G-Tronic signée Mercedes... Une boite automatique qui, rappelons le, a la particularité d'avoir deux rapports de marche arrière. Si la boite est bien celle de l'étoile, elle n'a droit ni à la grille en escalier, ni au sélecteur au volant. On a une bien fade commande en ligne de Navara... Les palettes au volant et les modes de conduite Dynamic Select sont par contre l'exclusivité du 350d.

Dommage, car tout le reste de l'intérieur est bel et bien signé : c'est la vraiment la Mercedes des pick-up. Pendant que le V6 flatte l'ouïe, l'intérieur flatte la vue, le toucher et même l'odorat (il ne manque plus que le goût, c'est vrai). Le 350d n'existe qu'avec les deux plus hautes finitions du Classe X.

Les 4 cylindres X220d et X250d reprennent la transmission 4 roues motrices enclenchable des Nissan Navara et Renault Alaskan et restent de simples propulsions sur la route. Le X350d a droit pour sa part à une transmission spécifique. On a ici 4 roues motrices en permanence grâce à la présence d'un différentiel central, avec une prépondérance de 60% sur l'arrière pour conserver un certain dynamisme. Bien entendu, dans les conditions difficiles on peut bloquer ce différentiel central.

Pour les véhicules qui se destinent aux conditions encore plus difficiles, on peut opter en option pour une petite rehausse (+2 cm) et/ou un le blocage du différentiel arrière. A noter que ce blocage arrière ne fonctionne qu'en position boite courte. Les dimensions du Classe X ne le destinent pas au trial pur, mais sait-on jamais ! Rappelons qu'il tient 49 degrés en dévers, ce qui est un record pour un 4x4.

Côté suspension, quelques concurrents s'en tiennent encore au ressorts à lames à l'arrière, une solution idéale en cas de très forte charge. Comme sur un camion. Le Mercedes Classe X a fait le choix (enfin, le Nissan Navara a fait le choix...) d'avoir des ressorts hélicoïdaux, solution idéale dans tous les autres cas de figure : confort, tenue de route... C'est vrai qu'en X350d on risque plus souvent d'être en excès de vitesse qu'en surcharge ! Il est lourd mais il pousse pas mal !

Soyons clair : c'est un plaisir de rouler en Mercedes X350d. Outre ses performances, on reste sous le charme de la sonorité de son moteur. Il y a du couple (beaucoup) en bas et de la puissance (beaucoup) en haut. Dès lors qu'on a de la place, le X file très vite. Et avec une sonorité X-tra...

Pour réussir à loger son V6, Mercedes a dû élargir la base qui était celle des Navara et Alaskan. Cela apporte une benne qui est plus logeable car plus large de 7 cm. De quoi apprécier en manoeuvres la caméra à 360 degrés et regretter que notre exemplaire ne disposait même pas de rétroviseurs rabattables électriquement pendant qu'une simple Peugeot 208 en profite !

On prévoit 43% de pick-up en plus dans le monde, dans les 10 années à venir. C'est dire si le Mercedes Classe X est un sujet important pour la marque. Il est actuellement fabriqué en Espagne dans l'usine Nissan qui produit le Navara et l'Alaskan, mais il sera également produit pour l'Amérique du Sud à Cordoba en Argentine, dans une usine Renault.

La Mercedes du pick-up reçoit enfin la motorisation qui sied à son standing et que la clientèle attendait. Il devient ainsi, sans surprise, le must have du genre. Cela va devenir difficile pour l'Amarok...